C'est une tut autre version de son enfance que Paule Cuq Blavy aurait pu choisir de nous livrer. Une enfance privilégiée dans une famille reconnue, riche de cousins et d'amis ; une enfance dont elle aurait été le centre avec ses préférences et ses refus.
C'était compter sans cette générosité qui oriente naturellement son regard vers le plus démuni pour éclairer ses manques et son tragique destin.
C'était compter aussi sans l'oeil du peintre qui nous restitue dans une prose poétique, pleine de métaphores et d'assonances, une nature finement observée et traitée cette fois, en tableaux sur paroles, champlevés sur souvenirs, comme autant de trésors exhumés.
L'aquarelle en contrepoint, donne à l'artiste l'occasion de renouer avec une peinture thématique de genre impressionniste, bien attestée dans ses décors sur porcelaine et un moment abandonnée au proft d'une veine plus abstraite. Mais si le mot commande ici l'illustration, il révèle aussi la virtuosité d'un tempérament profondément artistique, irrigué de sources multiples.